Bonjour à vous !!!
Après quinze jours passés avec des touristes, oui ceux de Parthenay et de Selles, et bien je me suis dit qu’un petit cours de marchandage s’imposait.
Comme pour tout, nous allons commencer par le commencement. Au Burkina Faso, il faut payer en CFA, pour les générations nous précédant, cela c’est facile, car le CFA correspond à l’ancien franc, c'est-à-dire aux centimes, la monnaie qu’utilise toujours mes grands parents, et quelque fois mes parents (100 CFA= 100 anciens francs= 1 franc de ma génération= 0,15 € ; 10 000 CFA= 15,24 €). C’est bon vous suivez jusque là.
Donc étant en Afrique, il ne faut pas comparer les prix avec ceux appliqués en France, car ici le salaire moyen, et encore je suis pas sûr que ce soit vraiment le salaire moyen mais bon, c’est les chiffres qui parlent, donc je disais, le salaire moyen équivaut à 40, 50 000 CFA (soit 60 où 76 € par mois). A l’exception de l’essence, tout est moins cher en règle général. Certes, en tant que touristes, nous achetons des choses que les burkinabés n’achètent pas, donc forcément les prix flambent et s’adaptent à la quantité et à la qualité des clients. Nous avons un peu de chance, car les plus gros prix ne sont pas attribués aux petits français, mais bel et bien aux américains et surtout aux japonais.
Alors, voyons ce qui est possible d’acheter comme souvenirs qui viendront s’entasser soit dans une armoire, soit sur une étagère avec des bibelots ramenés d’un autre voyage. Généralement, un santon d’Aix s’associe très bien avec une petite boîte Hogon ou un joli masque plein de… euh non masque du dieu de la terre je veux dire.
Vous pouvez trouver au marché plein de tissu qui va du Wax à l’indigo en passant par le Bazin. En règle général, ces tissus ne se vendent pas au mètre, mais au pagne (en gros 1m50*1m20, de quoi faire une chemise ou un pantalon ou une jupe). Le prix du pagne, bien sûr, se négocie et est compris entre 2 000 et 6 000 au maximum, et cela dépend de la qualité (le plus cher étant le Bazin). Il existe encore des tissus, mais la plus décoratif, du genre Bogolan et Batik. Le Bogolan ressemble aux vieux drap de grand-mère en coton, donc très lourd, et généralement de couleur marron avec des motifs ; tandis que les batiks sont des tissus moins épais très colorés et représentant des scènes de la vie en général plus ou moins stylisés. Pour les Bogolans, le prix varie en fonction de la tête du client, normal, mais surtout de la taille (du format A4 au format dessus de lit de 2m*2m), de 3 000 pour l’écharpe à maximum 20 000 pour un dessus de lit ( pour les intermédiaire, vous vous débrouillerez un peu quand même, il faut se faire un peu arnaquer, c’est le jeu aussi).
Après les tissus, il y a tout ce qui est instruments de musique, et oui ici c’est le pays des « rastas cool » mais aussi des « hommes intègres », enfin comme on dit, l’habit ne fait pas le moine, et là c’est le cas. Donc les instruments, il y a une grande gamme qui va du grand et célèbre Djumbé jusqu’au joli Balafon en passant par le Dama, la Cora et bien d’autres encore. N’étant pas un grand musicien, je n’y peux rien c’est de famille, donc je ne m’intéresse moins à ces objets, mais bon je vais essayer de vous dire approximativement les prix. Le Djumbé (plus connu sous le nom de tam-tam pour les néophytes) coûte maximum 25 000 avec housse, mais peut être acheté à 18 000 si on marchande bien, et cela dépend de la taille, et si c’est un Djumbé professionnel ou pas, mais bon ils vous diront les « rastas cool » que c’est toujours des professionnels. Pour les Balafons, et bien désolé, mais pour l’instant, prix inconnu, mais je pense que ceux que vous pouvez acheter en souvenir ne dépasse pas les 5 000, enfin c’est moi qui m’avance là. Et pour les autres, c’est pire, je ne peux même pas vous dire une estimation, mais sachez qu’il est très rare d’avoir des objets supérieurs à 10 000 CFA.
Et pour finir, nous avons tout ce qui est sculpture, et les burkinabés sont des spécialistes de la sculpture en bronze. Ici le bronze est cadeau, donc une statuette de 20 à 30 cm coûte dans les 3, 4 000 CFA voir un peu plus, et oui je ne suis pas un fana des statues, donc pas trop vérifié les prix. Paradoxalement, le bois serait quasiment plus cher, car ici, ils adorent couper les arbres, c’est comme ça, chez nous des gens adorent faucher des champs de maïs, chacun son truc non. Mais les prix sont proche des sculptures en bronze.
J’oubliais les bijoux, alors là je peux vous dire, car je me suis bien fait avoir, donc il y a de l’argent normal (si on peut dire), de l’argent touareg (je ne sais pas trop ce que c’est comme alliage, mais bon c’est de l’argent façon je pense), du nickel (ça je pense que mon père doit bien connaître les prix), et du bronze encore, et l’or est plutôt rare, et pas dans mes cordes. Donc les bijoux en nickel sont bien entendus les moins cher, pour une paire de boucle d’oreille de la taille d’une allumette en gros, il faut compter au maximum 1 250 CFA, et pour les mêmes boucles d’oreille en argent, il faut verser environ 4 000 CFA (+ ou – 500). Je connais également le prix d’un bracelet en argent, mais je ne vais dire le prix ici, par peur de dévoiler le prix d’un cadeau.
Je pense avoir bien fait le tour des conneries que l’on peut acheter ici, pour montrer que l’on a fait l’Afrique.
Maintenant venons en au fait, le commerce, le marchandage, la négoce, l’arnaque (le but est le même), le vendeur veut vendre un objet le plus cher possible, et pour l’acheteur, c’est l’inverse, normal.
La première chose a respecté, qui est primordial, c’est de toujours laisser le marchand dire le premier prix, même si il insiste pour que ce soit vous. Voilà, le combat est lancé, le premier prix est lâché, et cela va être à vous maintenant de dire votre premier prix. Alors j’ai pu voir un peu les premières négoces de certaines personnes (je tairai les noms pour ne pas avoir de plaintes plus tard), et j’ai remarqué de grosses erreurs.
Première chose, ne jamais lui dire que vous n’avez que tant d’argent, car c’est sûr il va tout faire pour vous les prendre et ne descendra jamais en dessous.
Deuxièmement, toujours dire plus bas que le prix que vous voulez acheter, cela semble logique, mais je vous assure, il y en a qui ne le faisait pas. D’ailleurs il existe une règle ici, où tout le monde dit que notre premier prix doit correspondre au tiers du premier annoncé par le vendeur, très jolie règle, mais si nous arrivons à savoir un peu près les prix, je pense que les marchands connaissent aussi cette théorie, donc je préconise la division par 10 ou voir minimum 5, cela dépend du prix initial, et quelque fois, il ne faut pas avoir peur de diviser encore plus, car eux ne se gênent pas pour augmenter le prix.
Troisièmement, les prix sont dis chacun notre tour, évitez d’augmenter sur vous-même, attendez une autre annonce de la part du vendeur.
Voilà, vous connaissez un peu les bases, et maintenant passons au marchandage à proprement parlé. A l’origine le marchandage est un jeu, mais bon ici ce n’est pas trop comme cela, ils sont assez durs, mais tout est possible tout de même.
Plusieurs petites combines, si vous voulez acheter plusieurs choses dans le même magasin, commencez toujours par en marchander un seul objet, et quand vous voyez que le type ne veut plus trop diminuer, dites lui que si vous en prenez 2, combien cela fait, normalement vous pouvez obtenir un prix plus petit que son soit disant dernier prix.
Une autre technique aussi, toujours monter moins vite que lui, quitte à n’ajouter que 200 CFA, cela fait rat, mais ils font pareil pour diminuer leur prix, donc pas de culpabilité à avoir.
Ne jamais se croire obligé d’acheter, même si il vous dit qu’il n’a rien à manger, vous n’achetez pour lui faire plaisir, mais pour vous faire plaisir, donc pas de pitié, c’est du commerce, donc pas de sentiments, sauf si c’est vous qui arrivez à l’avoir par les sentiments.
Autre chose, on est en Afrique, donc il faut avoir le temps, pas être pressé, car le temps c’est de l’argent, et ici, cela se révèle. En effet, plus vous mettrez du temps, normalement plus le prix sera correct.
Et un dernier petit tuyau pour finir, car il faut vous laisser faire vos premier pas tout de même, c’est la technique du « je me casse » : cette technique est très bien, elle permet de connaître les prix au fur et à mesure. Si vous trouvez un prix trop élevé, et que le marchand ne veut pas descendre, vous quittez le jeu, et vous voyez si il vous rappelle ou pas. Si il revient vous chercher, c’est qu’il peut encore descendre son prix, et voir vous le laisser à votre dernier prix. Par contre, si il ne vient pas vous rechercher, c’est que votre dernier prix est vraiment trop petit pour lui, donc cela vous fixe un prix pour la prochaine fois.
Pour finir, je dirai que le marchandage est plus un divertissement et que le bon prix est celui que vous voulez mettre dans l’objet tant convoité, car de toute façon, ils vendent très rarement à perte, voire même jamais, à l’exception des touaregs ambulants (demandez à olivier, il ne vous dira pas le contraire).
Bon, j’espère que cela vous servira un peu et vous évitera les grosses arnaques qui quelque fois ne sont pas si facile à déceler.
Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine, et à bientôt pour d’autres infos du vieux continent.
Zaabré.