Jeudi 15/03/07
Je pense que aujourd’hui, vous allez être un peu déçus, car je n’ai pas beaucoup de photos à mettre, mais beaucoup de chose à dire. Alors bon courage pour cette lecture !!
C’est ce jour ci, que Xi et Sleepyhead font leur présentation à l’université. Xi est le premier à passer, et il parle en chinois, donc impossible pour moi de comprendre le moindre mot. Pendant sa présentation, qui a duré presque une heure et demi, je me suis mis à écrire des lignes sur mon petit carnet. Et en une heure on a le temps de penser à beaucoup de choses.
- Voilà une heure environ que Xi parle de son travail, et tout cela en chinois. Et je confirme, c’est bien du chinois pour moi, je ne pipe pas un seul mot. Déjà que j’essaie de plus en plus de fuir la recherche, et bien là, elle m’a trouvé. Comme on m’a toujours dit, ce qui ne sert à rien est de l’art. et bien je viens de me rendre compte que je suis une sculpture vivante. Et oui, en ce moment précis on peut le dire, je suis pire qu’une paire de moufles pour un manchot ; je ne sers strictement à rien, mais vraiment à rien. Mais cela me console de dire que je suis un objet d’art. mes parents peuvent être fier d’eux d’avoir fait un petit chef d’œuvre.
Xi n’a toujours pas fini, et après c’est le tour de Sleepyhead de présenter son travail. Il le fera en anglais, mais bon, là je commence à m’endormir, donc après ça va être dur. A vrai dire, comme chaque présentation, ou exposition, la moitié des gens sont là car il fait bon et il y a à boire (ici, seulement du thé au goût étrange). Et cela se vérifie, certains partent complètement, d’autres lisent des pseudos feuilles ou articles scientifiques, et moi, bien sur, j’écris cette petite pensée qui me passe dans la tête.
Et malgré tout cela, Xi continue, imperturbable, ses explications sur ses mesures de PO4 et NH4 dans notre bonne vieille mer. Ah, la fin approche, car je lis « summary » sur la diapo PowerPoint. J’espère qu’il y aura une pause, mais pour quoi faire, vu que personne ne parle français, je vais être obligé de me parler à moi-même, comme je le fais en ce moment. Je trouve que l’inspiration vient facilement avec un fond musical, mais avec une personne parlant chinois, cela fonctionne aussi pas mal.
Celui qui a dit que les jeux vidéo rendaient associable et vous isolez du monde, devrait écrire ou lire plus souvent. Car en ce moment, en écrivant ces lignes, j’ai vraiment l’impression d’être seul et dans un autre monde.
L’image de fin de la présentation de Xi est un coucher de soleil ou un lever, je ne sais pas trop, mais il tombe très bien, car je crois que je vais faire un petit roupillon.
Sleepyhead vient de finir sa présentation, et j’avoue avoir presque tout compris. Et son dernier mot est : « Chichi da ja » (merci les gens, un truc comme ça).
Ayant beaucoup travaillé aujourd’hui, je commence à avoir faim, et nous voilà partis dans un super bâtiment. Nous prenons un grand ascenseur qui s’ouvrent directement sur le restaurant qui occupe tout l’étage. Mais ce n’est pas un espace vide, car en fait, nous mangeons dans une pièce plus cosy. Cependant on se retrouve avec une horde de serveuses qui nous servent à boire tout le temps. Elles déposent les plats sur le grand plateau de verre tournant. Sleepyhead et moi sommes l’attraction de la table. Il tient bien les baguettes, mais pas moi. Il faut dire qu’il faut tenir les baguettes comme un stylo en gros, or je ne tiens pas mon stylo comme tout le monde, donc forcément, je tiens mal mes baguettes. Mais le tout est de pouvoir attraper et manger la bouchée que l’on veut.
Un fou rire nous pris (sleepyhead et moi) à la vue d’un plat. Dans un bocal, nous voyons de grandes crevettes vivantes qui nagent dans une sauce rouge. Au mois nous étions sûr de la fraîcheur de celles-ci. Il y avait aussi encore plein de plats surprenants (crabes, sardines….).
Après ce bon repas, retour à l’université ayant frôlé la mort plusieurs fois en traversant les routes.
La bière locale étant très peu alcoolisée (2,2 à 3 %), elle a plus un effet diurétique que enivrant, un peu comme le thé. Obligé de faire un tour aux toilettes, et là je voyage, je me retrouve en Afrique. Les cabines possèdent qu’un trou, et les cloisons ne font que 1m50 de haut. C'est-à-dire qu’il est possible de voir si elles sont occupées, il suffit de regarder par-dessus.
L’après midi se résume à des trajets de taxi et de promenades sous la pluie. Excepté pour la dernière attraction, le Tea-village. Ce petit village dans les hauteurs de la colline, où il y a un petit puits, et si on puise l’eau nous même, il faut se laver les mains et le visage avec, et ensuite verser le plus vite possible l’eau en faisant un vœux.
Je suis un peu perplexe là-dessus, mais bon, il semblerait que la reine d’Angleterre y soit passée… au puits. Ensuite, une femme nous accoste pour nous faire goûter ses merveilles. Je parle de thé bien sur, rappelez vous, nous sommes à Tea-village. Elle nous fait donc goûter son thé, et nous explique la récolte, et tout ça en chinois, sans traduction, car Xi passe son temps au téléphone. Nous retournons à l’hôtel avec nos poches pleines de thé.
Nous mangeons à l’hôtel car il y a une réunion de travail pour Xi et sleepyhead. Je finis le repas avec l’étudiant qui nous escortait, enfin nous suivait.
Là commence un dialogue à l’Audiart. J’essaie de parler en anglais et lui de me comprendre, mais cela restera très basique.
Pour se détendre un peu, direction Pub street.
L’aventure commence : premier pub, c’est une boite de nuit, et trop de bruit, donc impossible de parler, donc changement de crémerie.
Deuxième pub, super classe, avec un homme qui vient avec un parapluie pour nous protéger de la pluie à la sortie de la voiture. Dans le pub, le type explique à Xi où nous sommes. En gros, en étant direct, nous sommes dans un bordel, une maison close. Et pour 80 Y (8€) on a une chambre et des beautiful girls who speak english very well.
Direction le troisième pub qui fait Karaoké. En fait, cette rue n’a que des pubs karaoké. On en prend un au hasard, et là, grande scène avec des filles qui chantent accoutrées n’importe comment. Bref, le spectacle est tellement passionnant, que je vais faire un tour aux toilettes. Et là, un mec me suit en me parlant chinois bien sur. Il me montre les urinoirs, limite il m’ouvre la braguette. Je commence mon affaire, et là il revient à la charge et me tend un chewing gum qu’il me met dans la bouche. Et il commence des massages dans le dos. Bref je lui dis « Bouya chichi » mais il continue. Je m’énerve un peu, mais continue. Je me lave les mains et il veut me donner du savon et une serviette, alors je sors en essuyant mes mains sur mon pantalon. Je raconte tout cela à Sleepyhead, car xi est au téléphone avec Koko comme d’ab. Sleepyhead tente l’expérience, et lui arrive la même chose.
Ensuite le présentateur du karaoké show vient à notre table avec une pouffe chanteuse (ou l’inverse) et nous taxent de la bière avec un grand sourire. Il me présente un verre avec des dés, certainement pour me piquer un peu de tune. Pour couper court, Sleepyhead et moi buvons très vite nos bières et partons dans un autre endroit.
Et là, je crois bien que les chinois nous prennent pour des cons. A peine assis, avec nos consommations, nos petits gâteaux apéro, voilà 5 filles (chanteuses du bar) qui s’assoient à notre table et boivent nos bières et bouffent nos gâteaux. Xi ne dit rien, Sleepyhead et moi ne savons pas quoi faire. Bref, comme elles ne parlent pas beaucoup anglais et pas du tout français, et nous, nous ne comprenons pas le chinois, il y a de grands blancs, et ce n’est ni Matt, ni moi.
Nous ne restons pas très longtemps, et prenons un taxi pour rentrer à l’hôtel. Mais là surprise, j’ai l’impression d’être dans une autre dimension. Dans ce pays où je ne comprends rien, impossible de lire quoique ce soit, et tous les mots sont seulement des sons pour moi. Et bien là, il est 2h du matin, et je comprend ce qui passe à la radio, est ce possible !!!!!
Je me concentre sur la chanson… et oui je comprends, c’est une chanson française. Un OVNI je dirai. Ce n’est pas la 4ième dimension, mais presque. Après une soirée assez nouvelle pour moi, j’entends en fond sonore la superbe chanson d’Hélène. Et oui, les chinois connaissent « Hélène, je m’appelle Hélène, je suis une fille, comme les autres…. », Et ont un peu un goût de chiottes niveau musique. Mais le monde est quand même bien fait non. Pendant des années AB production nous envoyait des tonnes de chinoiserie pour nous rendre débiles, et là, nous leur faisons cadeau, sans le moindre regret de Hélène Rolls. Je comprends mieux sa disparition, elle doit vivre en Chine.
Voilà, j’espère que je ne vous ai pas trop ennuyés avec mon long discours. A bientôt pour la suite. Et n’oubliez pas, vous pouvez voir les photos en allant sur le lien à droite, « la suite en photos ».